Massouniennes, Massouniens,
C'est avec beaucoup de plaisir (et un peu de retard) que nous vous annonçons la constitution effective de l'association Terre Massoune, l'élection de son conseil d'administration et l'élection de son bureau, lors de l'Assemblée Générale Constituante qui s'est tenue au Tâtre le samedi 20 octobre dernier.
Nous exprimons ici la grande joie que représente pour nous la naissance de ce projet et vous remercions toutes et tous de vos présence, soutien et engagement.
A très bientôt.
Membres du Conseil d'Administration :
Stéphane Traumat, Étienne Nau, Renaud Dumoulin,
Florent Faure, Daniel Boucherie, Manuel Gomes,
Marie Hélène Gouffrant, Maisons Paysannes de Charente.
Bureau :
Président : Stéphane Traumat
Secrétaire : Manuel Gomes
Secrétaire-adjoint : Florent Faure
Trésorier : Renaud Dumoulin
Trésorier-adjoint : Daniel Boucherie
Site de l'association Terre Massoune : promotion du patrimoine matériel et immatériel lié aux usages de l'argile sur le territoire de l'Angoumois méridional et de la Haute Saintonge. Promotion des techniques anciennes ou nouvelles liées au matériau argile : arts, poterie, briqueterie, tuilerie, architecture de terre crue, etc.
mercredi 31 octobre 2012
mercredi 17 octobre 2012
La terre crue a ses nouveaux ambassadeurs
Barbezieux Saint-Hilaire
La terre crue a ses nouveaux ambassadeurs
L'association Terre massoune tiendra son assemblée constituante samedi. Son but : préserver les bâtiments en terre crue et promouvoir ce matériau traditionnel.
Auteur-compositeur-interprète, Stéphane Traumat met sa notoriété publique au service de la terre crue. (photo d. l.)
Sous un crépi ou un banal enduit se cache parfois un trésor. Des murs
en terre crue que Stéphane Traumat reconnaît d'un seul coup d'œil.
L'homme, connu aussi pour son talent d'auteur-compositeur-interprète, a
arpenté le village du Tâtre pendant des années et peut s'arrêter devant
chaque fissure qui dévoile ce matériau traditionnel.
Utilisé depuis des siècles, il se compose d'un mélange d'argile, de sable et d'eau. « On le trouve surtout dans de vieux bâtiments agricoles souvent sous forme de briques. »
Il est intarissable sur les propriétés de ces murs dits de « clairons
» ou de « tappes » et leurs vertus « extraordinaires » : très bons
isolants thermiques et sonores, parfaits régulateurs hygrométriques
dotés d'un bilan carbone quasiment nul en raison des nombreuses veines
argileuses présentes dans la région, le tout pour un prix imbattable.
Patrimoine en danger À tel point qu'il mène actuellement à Châtignac un projet d'auto-construction écologique où la terre crue, dont l'argile a été piochée dans le jardin, s'est imposée comme l'un des principaux matériaux. Pourtant, il lui a fallu parcourir la planète pour être sensibilisé à cette technique écologique et résistante. 70 % environ des constructions sur la surface du globe sont à base de terre crue : adobe, pisé, bauge, torchis…
« J'ai enfin compris ce que j'avais sous les yeux, mais que je ne voyais pas et que beaucoup méconnaissent encore aujourd'hui et détruisent sans savoir. » Une prise de conscience sur un patrimoine en danger qu'il partage avec un autre natif de la région de retour au pays, Manuel Gomes, architecte.
Ensemble, ils lanceront samedi l'association Terre massoune d'après le patois saintongeais pour maçonner. « Car les vieux murs en pierre de nos campagnes ont souvent été érigés avec de la terre crue pour mortier », rappelle Stéphane Traumat.
L'association aura pour but de recenser et préserver le patrimoine lié aux usages de la terre crue (brique, mortier, enduit) et de l'argile en général sur une vaste zone qui s'étire de l'Angoumois méridional à la Haute-Saintonge. Elle envisage dans un second temps de développer et soutenir les techniques anciennes ou nouvelles liées à ce matériau : architecture de terre crue, mais également arts, poterie, briqueterie, tuilerie.
« Notre mémoire profonde » « Il n'est pas question de mettre sous cloche ce patrimoine, mais de démontrer qu'il participe à notre identité culturelle et à notre mémoire profonde et qu'il peut aussi être porteur d'avenir. » Pour Stéphane Traumat et Manuel Gomes, il est possible de faire que le matériau argile redevienne source d'activités et de richesse comme dans de nombreuses autres régions de France. Un premier bâtiment public en terre crue est en construction dans le Gers. Il accueillera une école élémentaire à la rentrée 2013.
L'assemblée générale constituante de l'association Terre massoune aura lieu samedi, à 14 h 30 à la mairie du Tâtre. Toutes les personnes susceptibles d'y amener leurs connaissances, compétences et expertises sont les bienvenues. La réunion sera suivie d'une balade sur un site de la commune liée aux usages de l'argile.
Delphine Lamy
Utilisé depuis des siècles, il se compose d'un mélange d'argile, de sable et d'eau. « On le trouve surtout dans de vieux bâtiments agricoles souvent sous forme de briques. »
Patrimoine en danger À tel point qu'il mène actuellement à Châtignac un projet d'auto-construction écologique où la terre crue, dont l'argile a été piochée dans le jardin, s'est imposée comme l'un des principaux matériaux. Pourtant, il lui a fallu parcourir la planète pour être sensibilisé à cette technique écologique et résistante. 70 % environ des constructions sur la surface du globe sont à base de terre crue : adobe, pisé, bauge, torchis…
« J'ai enfin compris ce que j'avais sous les yeux, mais que je ne voyais pas et que beaucoup méconnaissent encore aujourd'hui et détruisent sans savoir. » Une prise de conscience sur un patrimoine en danger qu'il partage avec un autre natif de la région de retour au pays, Manuel Gomes, architecte.
Ensemble, ils lanceront samedi l'association Terre massoune d'après le patois saintongeais pour maçonner. « Car les vieux murs en pierre de nos campagnes ont souvent été érigés avec de la terre crue pour mortier », rappelle Stéphane Traumat.
L'association aura pour but de recenser et préserver le patrimoine lié aux usages de la terre crue (brique, mortier, enduit) et de l'argile en général sur une vaste zone qui s'étire de l'Angoumois méridional à la Haute-Saintonge. Elle envisage dans un second temps de développer et soutenir les techniques anciennes ou nouvelles liées à ce matériau : architecture de terre crue, mais également arts, poterie, briqueterie, tuilerie.
« Notre mémoire profonde » « Il n'est pas question de mettre sous cloche ce patrimoine, mais de démontrer qu'il participe à notre identité culturelle et à notre mémoire profonde et qu'il peut aussi être porteur d'avenir. » Pour Stéphane Traumat et Manuel Gomes, il est possible de faire que le matériau argile redevienne source d'activités et de richesse comme dans de nombreuses autres régions de France. Un premier bâtiment public en terre crue est en construction dans le Gers. Il accueillera une école élémentaire à la rentrée 2013.
L'assemblée générale constituante de l'association Terre massoune aura lieu samedi, à 14 h 30 à la mairie du Tâtre. Toutes les personnes susceptibles d'y amener leurs connaissances, compétences et expertises sont les bienvenues. La réunion sera suivie d'une balade sur un site de la commune liée aux usages de l'argile.
Delphine Lamy
mardi 16 octobre 2012
La terre, une richesse d'avenir pour le bâtiment
le Tâtre: La terre, une richesse d'avenir pour le bâtiment
L'artiste
et l'architecte veulent remettre la terre au goût du jour. Comme
matériau de construction. C'est l'objet de l'association qui sera
constituée samedi au Tâtre.
Au
village des «Poteries», Cindy Bonin aimerait revitaliser son patrimoine
en terre. C'est l'objectif de l'association que Stéphane Traumat va
créer avec l'architecte Manuel Gomes.Photo CL
Dans
certaines régions du Sud-Charente, il n'y a qu'à se pencher pour la
trouver. Trouver quoi? La matière pour construire sa propre maison.
C'est la terre argileuse. Une terre utilisée autrefois pour construire
fours à pain, granges et des maisons multicentenaires. C'est ce filon,
largement oublié, que deux habitants de la région, Stéphane Traumat,
l'artiste, et Manuel Gomez l'architecte, veulent ranimer en créant une
nouvelle association «Terre Massoune», comme terre à maçonner.Le premier sait d'autant mieux de quoi il parle qu'il construit lui-même à Châtignac sa propre maison avec ces briques de terre crue que l'on appelle aussi les doucins ou les clairons. Le second a installé son atelier à Barbezieux en 2010. Il connaît la terre du Sud-Charente. Il a consacré un mémoire aux éléments et matériaux naturels utilisés pour l'architecture et travaille dans une démarche écologique.
«Connaître la technique, savoir comment faire»
C'est bien la volonté de Cindy Bodin. Elle vit dans la maison de famille au Tâtre, justement au village des «Poteries». «Que l'on appelait avant "Les Grandes-Poteries", sans doute parce que les potiers y étaient nombreux», raconte-t-elle. Sa maison, la grange attenante ont été construites en terre. La grange se dégrade de même qu'une petite dépendance voisine. «Je m'intéresse vraiment à ces travaux de rénovation depuis quelques années. Mais il faut connaître la technique, savoir comment faire.» C'est aussi l'objectif de l'association. «Car la terre n'est pas un matériau si fragile même s'il faut la protéger de l'humidité. J'aimerais voir dans quel état seront toutes ces maisons en parpaings dans un siècle», Continue Stéphane Traumat.
Manuel Gomes, l'architecte, parle volontiers des immeubles de trois étages qui sont construits en terre. «Il existe des centaines d'exemples comme celui-ci. Mais on se heurte à de fortes résistances, liées à la méconnaissance, au manque de formation. Notre idée, c'est de montrer qu'une richesse locale peut profiter au développement du territoire. Ce n'est pas une démarche muséale», ajoute-t-il.
Assemblée générale constitutive de l'association «Terre Massoune», samedi à 14h30
à la mairie du Tâtre.
lundi 15 octobre 2012
Il raconte la terre qui fait les maisons
Mercredi 5 octobre 2011 à 06h00 |
Barbezieux Saint-Hilaire
Il raconte la terre qui fait les maisons
Claude Besson, ancien maire, au Pays des clairons. Photo m. g.
La terre crue est sans doute le matériau de construction le plus vieux du monde.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France, dont les besoins en logements étaient considérables, abandonne cet élément et sa technique de mise en œuvre au profit du béton. Des savoir-faire vernaculaires, transmis depuis des générations, se sont dès lors perdus.
Claude Besson, auteur d'un ouvrage sur la commune du Tâtre (1), se souvient de ces journées de travail, et de la terre. Cette « terre massoune (2) » qui durcissait avec le soleil et que les anciens travaillaient durement dans les champs. « Les anciens, qui savaient reconnaître cette terre "venante", l'extrayaient avec des piocs (pioche comprenant deux ou trois dents courtes) et la portaient chez eux à l'aide d'un tombereau (3). On mélangeait la terre avec de la paille et on coulait cette pâte épaisse entre des planches ». Cette technique dite de la « tappe », permettait d'ériger des murs épais pyramidaux, très larges à la base et plus étroits à l'extrémité haute.
Briques de terre crue
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France, dont les besoins en logements étaient considérables, abandonne cet élément et sa technique de mise en œuvre au profit du béton. Des savoir-faire vernaculaires, transmis depuis des générations, se sont dès lors perdus.
Claude Besson, auteur d'un ouvrage sur la commune du Tâtre (1), se souvient de ces journées de travail, et de la terre. Cette « terre massoune (2) » qui durcissait avec le soleil et que les anciens travaillaient durement dans les champs. « Les anciens, qui savaient reconnaître cette terre "venante", l'extrayaient avec des piocs (pioche comprenant deux ou trois dents courtes) et la portaient chez eux à l'aide d'un tombereau (3). On mélangeait la terre avec de la paille et on coulait cette pâte épaisse entre des planches ». Cette technique dite de la « tappe », permettait d'ériger des murs épais pyramidaux, très larges à la base et plus étroits à l'extrémité haute.
Briques de terre crue
L'assise
de la maison était le plus souvent formée d'une bonne épaisseur de
sable sur laquelle reposaient ces murs de terre. « Lorsque l'argile
était trop présente sur le site de la construction, il n'était pas rare
d'enfoncer des piquets de châtaigniers (1,50 m de hauteur) reliés entre
eux, en guise de fondation », poursuit l'ancien maire de la commune.
Puis la « tappe » a laissé place aux « clairons ». Un nom charentais
synonyme d'adobe ou brique de terre crue.
Les clairons, éléments à maçonner, étaient moulés à « temps perdu » dans un cadre ouvert en bois simple. L'adobe confectionné séchait ensuite quelques jours à l'abri du soleil et de la pluie pour éviter l'apparition de fissures. Les parois ainsi constituées pouvaient inclure douelles de tonneaux en guise de voussoir, « pots difformes, fendus, trop cuits inclus dans les murs par soucis d'économie. Ces maisons étaient couvertes de tuiles fabriquées elles aussi localement. La cuisson se déroulait dans les nombreux fours existants (poterie, tuilerie). Certaines recherches ont permis de constater que certaines tuileries n'ont existé que le temps de la construction de deux ou trois maisons », se souvient Claude Besson.
À la lueur des lampes
Les clairons, éléments à maçonner, étaient moulés à « temps perdu » dans un cadre ouvert en bois simple. L'adobe confectionné séchait ensuite quelques jours à l'abri du soleil et de la pluie pour éviter l'apparition de fissures. Les parois ainsi constituées pouvaient inclure douelles de tonneaux en guise de voussoir, « pots difformes, fendus, trop cuits inclus dans les murs par soucis d'économie. Ces maisons étaient couvertes de tuiles fabriquées elles aussi localement. La cuisson se déroulait dans les nombreux fours existants (poterie, tuilerie). Certaines recherches ont permis de constater que certaines tuileries n'ont existé que le temps de la construction de deux ou trois maisons », se souvient Claude Besson.
À la lueur des lampes
Les
maisons anciennes, à étage unique et relativement basses, possédaient
la même organisation spatiale. La porte d'entrée ouvrait sur un couloir
distribuant une large pièce de part et d'autre. D'un côté se trouvait
une vaste cuisine, et de l'autre, une chambre commune pourvue de rideaux
et autres baldaquins. « La nuit tombée, tous se réunissaient autour de
la grande cheminée, à la lueur des lampes à pétrole en cuivre. Les
enfants apprenaient leurs leçons pendant que grand mère brodait finement
à l'aiguille. La crémaillère pendait au-dessus des flammes, suspendant
pots de mongettes et autres soupes. Câlins de pigeons, diables remplis
de châtaignes, assiettes et contenants divers : la terre se déclinait
jusqu'aux moindres ustensiles de cuisson, enracinant les familles du
Tâtre dans une identité culturelle aujourd'hui oubliée.
Manu Gomès
(1) « Monographie d'une petite commune rurale du Sud-Charente », Le Tâtre, C. Besson, 1993
(2) Terre maçonne : mortier composé d'argile, de sable et d'eau.
(3) Le tombereau est le nom donné au véhicule hippomobile, généralement agricole, destiné à transporter un matériau en vrac : terre, paille, gravats.
Manu Gomès
(1) « Monographie d'une petite commune rurale du Sud-Charente », Le Tâtre, C. Besson, 1993
(2) Terre maçonne : mortier composé d'argile, de sable et d'eau.
(3) Le tombereau est le nom donné au véhicule hippomobile, généralement agricole, destiné à transporter un matériau en vrac : terre, paille, gravats.
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